Le Sinaï
D’une superficie de 61000 km2, le Sinaï représente la partie asiatique de l’Egypte (la limite avec l’Afrique est tracée par le Canal de Suez). cartesphoto NASA
La moitié Sud du Sinaï est montagneuse. La montagne est formée de granits roses découpés en massifs par les wadis (rivières asséchées). La partie nord du Sinaï est principalement occupée par le plateau du Tih. La côte de la Mer Rouge et très riche en récifs coraliens.
Les 60000 habitants du Sinaï sont surtout concentrés sur les côtes. Une dizaine de tribus de Bédouins habitent l’intérieur des terres.  Il faut y ajouter les militaires, et les Egyptiens qui vivent du tourisme sur la côte.
Les principales ressources de la péninsule sont le tourisme, l’activité militaire et le pétrole sur la côte Ouest. Le tourisme se développe surtout sur la côte (Le Golfe d’Aqaba est l’un des plus beaux sites de plongée au monde), mais aussi de plus en plus dans le désert. Des parc nationaux ont été récemment créés près des récifs coraliens et autour du Mont Sainte-Catherine.



 

Histoire
Le judaïsme, le christianisme et l’islam font du Sinaï un lieu important, traversé au cours des âges par les prophètes, les saints, les pélerins et les guerriers. En particulier, c’est selon la tradition le lieu de l’Exode, où Moïse et son peuple érèrent pendant 40 ans après leur sortie d’Egypte.
Carte de l'Exode selon la tradition
Age de bronze : exploitation du cuivre
Egypte ancienne : exploitation de mines de turquoise.
IVème-VIème siècles : arrivée de milliers de chrétiens d’Orient
VIIème siècle : conquêtes arabes
1869 : Ouverture du Canal de Suez
1914 : Protectorat britannique sur l’Egypte
1922 : Indépendance de l’Egypte
1956 : Nationalisation du Canal de Suez par l’Egypte, intervention franco-britannique, 2ème guerre israélo-arabe, invasion puis restitution du Sinaï par Israël
1967 : A l’issue de la guerre israélo-arabe des Six-Jours, Israël occupe le Sinaï
1973 : L’Egypte et ses alliés arabes attaquent Israël : Guerre du Kippour
1979-82 : Restitution du Sinaï par Israël (Accords de Camp David)

Les Bédouins
Originaires d’Arabie, les Bédouins se sont déplacés vers la Syrie et l’Egypte lors des conquêtes arabes (VIIème siècles). Ils sont presque tous de religion musulmane. Ils représenteraient environ 10% de la population du Moyen-Orient. Traditionnellement, les Bédouins ont une vie de nomades : en été ils trouvent refuge près des sources et des villes, tandis qu’en hiver il s’enfoncent plus profondément dans le désert. Ils vivent de l’élevage (chameaux, chèvres, moutons), de la culture, de l’artisanat. Mais de plus en plus de Bédouins sont totalement sédentaires, en particulier parce que le transport de l’eau (par conduits ou par route) s’est organisé.
La famille bédouine comprend le chef de famille, sa ou ses épouses et les enfants non-mariés. Le clan regroupe plusieurs familles de même sang. La société s’organise en tribus. Du fait des conditions de vie très dure dans le désert, s’est développée une grande tradition d’hospitalité.
Les Bédouins du Sinaï se répartissent en huit tribus. Leur mode de vie semble s’être beaucoup modifié avec la construction de routes traversant le désert et surtout l’explosion du tourisme. Le mode de vie traditionnel, très exigeant, est délaissé par les jeunes générations.

Village de Sainte-Catherine
Le village est situé au pied du Mont-Sinaï. Les 2000 habitants sont de la tribu bédouine des Djebeliyas. Cette tribu descend des chrétiens d’Orient (ou de leurs esclaves) venus pour la construction des monastères dans l’Antiquité. Ses membres se sont convertis à l’islam lors des conquêtes arabes. Historiquement l’activité de ces bédouins a toujours tourné autour du monastère. Aujourd’hui encore presque tous vivent de l’activité touristique générée par le monastère, le Mont-Sinaï et les excursions dans le désert. A l’écart du village bédouin se trouve un « village des touristes » qui semble en plein développement.

Mont Moïse
Le Mont Moïse (Jebel Musa, 2285m) est selon la tradition le lieu où Moïse reçu les tables de la loi (Exod. 19). Il est également retenu dans la tradition musulmane comme lieu d’où le cheval de Mahomet, Boraq, est monté au ciel. Au sommet se trouve la chapelle de la Sainte Trinité (1934). Le sommet est accessible par un chemin ou un escalier de 3750 marches. La vue y est magnifique, mais le site est envahi de touristes (plusieurs centaines au lever du soleil) et d’activités marchandes (buvettes, boutiques de souvenirs, dromadaires de location). Il y a d’autres prétendants au titre de « véritable Mont Moïse » : Jebel Serbal, Jebel Megafa, Jebel Moneiga et même Jebel al Lawz en Arabie Saoudite.

Mont Sainte-Catherine
 Le Mont Sainte-Catherine (Jebel Katerina, 2642m) est le point culminant du Sinaï et de l’Egypte. Selon la légende, le corps de Sainte-Catherine d’Alexandrie fut déposé au sommet par des anges à sa mort en 395, et retrouvé par des moines cinq siècles plus tard. Une partie des reliques se trouve au monastère de Sainte-Catherine, dans la vallée.

Monastère Sainte-Catherine
 Le site supposé du Buisson Ardent fut un lieu de culte chrétien dès 330, où une église fut érigée par Sainte-Hélène. L’église de la Transfiguration et les fortifications furent construites à partir de l’an 530, sur ordre de l’empereur romain d’Orient Justinien. C’est à la fin du VIème siècle que fut réalisée la mosaïque de la Transfiguration. En 625, une délégation de moines envoyée à Médine obtint une lettre de protection de Mahomet, proclamant que  les musulmans défendraient les moines. Selon la légende, Mahomet lui-même aurait visité le monastère, ce qui expliquerait la description par le Coran des lieux saints du Sinaï. Le monastère fut préservé lors de la conquête arabe ; il abrite même une mosquée depuis le XIème siècle. Depuis 15 siècles c’est l’un des principaux lieux de pèlerinage chrétien. Autrefois russe orthodoxe, Sainte-Catherine est aujourd’hui un monastère grec orthodoxe où vivent une trentaine de moines. Il est depuis plusieurs années envahi par les touristes venus des côtes de la Mer Rouge.
 Le joyau du monastère est l’église de la Transfiguration, de style byzantin. Du plafond en bois décoré d'étoiles dorées descendent une cinquantaine de lampes et de candélabres. L’œuvre la plus remarquable est la mosaïque de la Transfiguration, du VIème siècle. L’église abrite également le tombeau de Sainte-Catherine. Le centre spirituel du monastère est la chapelle du Buisson Ardent, qui fait face au buisson lui-même. Il s’agit d’une espèce rare de ronce, endémique au Sinaï et d’une très grande longévité, appelée Rubus Sanctus. Elle ne donne ni fleurs ni fruits. Autre lieu biblique, le principal puits du monastère est selon la tradition le lieu où Moïse vint au secours des filles de Jéthro.
 La bibliothèque est l’une des plus grandes collections de manuscrits chrétiens au monde. En 1844 y fut retrouvé le Codex Sinaiticus, une version de la Bible du IVème siècle. Le monastère abrite également une importante collection d’icônes, dont certains furent créés au monastère-même entre le Xème et le XVème siècle

L’épisode du puits
[Moïse a tué un Egyptien qui frappait un Hébreu, un de ses frères.]
 … Pharaon endendit parler de cette affaire et chercha à tuer Moïse. Moîse s’enfuit loin de Pharaon ; il se rendit au pays de Madiân et s’assit auprès d’un puits.
Or un prêtre de Madiân avait sept filles. Elles vinrent puiser et remplir les auges pour abreuver le petit bétail de leur père. Des bergers survinrent et les chassèrent. Moïse se leva, vient à leur secours et abreuva le petit bétail . Elles revinrent auprès de Réuel, leur père, qui leur dit : « Pourquoi revenez-vos si tôt aujourd’hui ? » Elles lui dirent : « Un Egyptien nous a tiré des mains des bergers, il a même puisé pour nous et abreuvé le petit bétail. – Et où est-il ? demanda-t-il à ses filles. Pourquoi donc avez-vous abandonné cet hommes ? Invitez-le à manger. »  Moïse consentit à s’établir auprès de cet homme qui lui donna sa fille, Cippora.
L’épisode du Buisson Ardent
 Moïse faisait paître le petit bétail de Jéthro, son beau-père, prêtre de Madiân ; il l’emmena par-delà le désert et parvint à la montagne de Dieu, l’Horeb. L’Ange de Yahvé lui apparut, dans une flamme de feu, du milieu d’un buisson. Moïse regarda : le buisson était embrasé mais le buisson ne se consumait pas. Moïse dit : « Je vais faire un détour pour voir cet étrange spectacle, et pourquoi le buisson ne se consume pas. » Yahvé vit qu’il faisait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson. « Moïse, Moïse », dit-il, et il répondit : « Me voici ». Il dit : « N’approche pas d’ici, retire tes sandales de tes pieds car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. » Et il dit : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Issac et le Dieu de Jacob. » Alors Moïse se voila  la face, car il craignait de fixer son regard sur Dieu.
 Yahvé dit : « J’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Egypte. J’ai entendu son cri devant ses oppresseurs ; oui, je connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens et le faire monter de cette terre vers une terre plantureuse et vaste, vers une terre qui ruisselle de lait et de miel, vers la demeure des Cananéens, des Hittites, des Amorites, des perizzites, des Hivvites et des Jésubéens. Maintenant, le ri des Israélites est venu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que font peser sur eux les Egyptiens. Maintenant va, je t’envoie auprès de Pharaon, fais sortir d’Egypte mon peuple, les Israélites. » (Exode 3:1)
 
 

Quelques sites intéressants

Sinai

Le site perso d'une élève de l'ENST (kss kss..)